Issu d’un milieu défavorisé dans un Taiwan sous occupation japonaise, Ruey Yu évite de justesse la famine qui déferle sur son pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Le destin attend de lui autre chose : il devait devenir un biochimiste primé, puis le cofondateur de ce qui allait devenir la multinationale américaine spécialisée en soins de la peau, NeoStrata.
Il survit donc non seulement à la Seconde Guerre mondiale, mais aussi à la dictature militaire qui suit la guerre, sous le règne du général Tchang Kaï-chek, avant d’obtenir une bourse d’études diplômées fort prisée offerte par l’Université d’Ottawa. Plus tard, il obtient un poste de chercheur au prestigieux Skin and Cancer Hospital (Temple University) de Philadelphie, où il collabore avec le dermatologue Eugene Van Scott, au développement de traitements permettant de soigner de graves maladies de la peau.
En 1972, ils découvrent que les acides a-hydroxylés, ou AHA, combattaient efficacement l’ichtyose, une maladie cutanée, transformant la vie de milliers de personnes atteintes de cette maladie débilitante. Des recherches plus poussées dans les propriétés des AHA leur ont permis de découvrir les propriétés anti-rides et anti-âge de ces substances naturelles – une découverte qui a été brevetée par les entreprises de soins de la peau partout dans le monde, donnant le coup d’envoi à l’industrie cosméceutique, qui rapporte des milliards de dollars.