Quand le soleil disparait a l'horizon, c'est une issue fatale. Notre univers est ainsi de fatalites rassurantes: l'herbe pousse, les feuilles tombent, la mer s'evapore et les nuages crevent. Nous ne pouvons imaginer qu'il en soit autrement. De la, une tentation evidente: etendre a l'homme ce qui appartient a l'univers. Comment pourrions-nous etre libres alors que nous ne sommes qu'une poussiere fondue dans l'infini ? Dieu qui voit tout, avant, pendant et apres, a forcement trace chacun de nos chemins. Il faut, a cet endroit du raisonnement, savoir ou se placer: sur Sirius ou dans notre tete. Vue de l'infini, notre vie ne represente qu'une microseconde. Il est donc impossible d'y introduire la moindre pensee et la moindre liberte, d'ou la fatalite. Mais du point de vue de notre raison, la passion est la seule a pouvoir annihiler notre libre arbitre. Seule la passion peut etre fatale et envahir un individu a tel point qu'il sera possible de connaitre par avance l'issue de son parcours. Et des l'instant ou la fatalite guide la vie, elle devient funeste. La femme fatale perd les hommes, l'erreur fatale provoque la mort, l'heure fatale sonne la violence du dernier instant. La vie a pour moteur essentiel une passion. Celle-ci peut etre sordide, onirique, religieuse, secrete ou orgueilleuse. Elle est, par definition, toujours fatale. Il est tres angoissant d'assister a l'inexorable mais, nous y sommes tous condamne."